Le capitalisme entre dans l’ère de la responsabilité et du collaboratif. Avec la reprise qui se profile, les entreprises ont une opportunité unique de donner à leur projet RSE une nouvelle ambition et d’en faire un puissant moteur de croissance. Pour en garantir le succès, elles doivent impliquer tous les collaborateurs ainsi que l’ensemble des acteurs de leur écosystème. Elles peuvent s’appuyer sur une plateforme digitale d’intelligence collective pour structurer et discipliner la démarche.
La crise du COVID s’est traduite, pour beaucoup d’entreprises, par un ralentissement de leur activité et, parallèlement, par un engourdissement de leurs projets de développement stratégique. Se focaliser sur les fondamentaux et renforcer la résilience ont été leurs priorités. Mais il leur est maintenant permis de retrouver un esprit plus conquérant, et le chemin de la croissance. Car en France, comme partout dans le monde, des plans de relance sont mis en place pour encourager les entreprises à investir et accélérer la transition écologique, la compétitivité, l’innovation, le digital.
Se projeter à nouveau dans l’avenir et faire des « jours heureux retrouvés » une opportunité unique d’innover, s’adapter aux évolutions du marché, réinventer ses modes de travail … voilà le grand défi à relever !
Les entreprises les plus performantes seront celles qui sauront le mieux mobiliser leur écosystème : clients, salariés, distributeurs, fournisseurs, partenaires. Elles pourront utiliser comme un puissant levier, le désir très vif de donner du sens, qui s’est affirmé pendant la crise et qui est désormais bien ancré dans l’inconscient collectif.
Jamais les conditions n’auront été plus favorables au lancement d’un grand projet fédérateur, leur permettant de s’engager résolument vers plus de responsabilité sociale et environnementale.
La RSE a évolué ces dernières années pour progressivement transformer une contrainte en une “raison d’être”.
Les projets RSE des entreprises sont nés du souci de prendre en compte les enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans leurs activités, en réponse à une demande de plus en plus forte de la société civile. Parce que l’entreprise est d’abord perçue comme un lieu marchand, il s’agit de veiller à ce que le développement économique ne se fasse pas au détriment de la planète, des droits de l’homme et de l’éthique.
Ces pratiques ont été encouragées par la mise en place de normes et un nouvel environnement législatif.
La norme ISO 26000 a été définie au niveau international afin de guider une démarche volontaire des entreprises. Elle est aujourd’hui un référentiel incontournable. La RSE est encouragée au niveau Européen, et fait l’objet de publications régulières. Mais, c’est essentiellement la loi PACTE en France qui fait que la RSE n’est plus une simple option, sur la base du volontariat, et l’inscrit dans la loi. Les entreprises cotées en bourse et les entreprises de plus de 500 employés ou générant un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros ont une obligation de fournir un « reporting extra financier » annuel, appelé aussi « reporting RSE ». La loi dit également que « les statuts de l’entreprise peuvent préciser “une raison d’être”, constituée des principes dont la société se dote et pour le respect desquels elle entend affecter des moyens dans la réalisation de son activité ». Enfin, la loi Pacte introduit la qualité de “société à mission” permettant à une entreprise de déclarer sa raison d’être à travers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux, visant ainsi à placer la RSE au cœur de sa stratégie.
Le baromètre des entreprises à mission, publié fin 2020 par Mines Paris tech, fait état de plus de 88 entreprises à mission en France, en croissance rapide et de toute taille puisque 2/3 d’entres elles comptent mois de 50 salariés.
Puisque l’enjeu de la RSE est de réconcilier les trois piliers : économique, social et environnemental, il est opportun de revoir également le mode de management d’un tel projet et accorder plus d’importance à l’intelligence collective.
En effet, le maître mot pour réussir un projet de transformation de cette ambition, c’est le collaboratif ! Il est indispensable que chaque acteur s’approprie tant la cible que la trajectoire pour y parvenir. De même, il est essentiel de s’assurer que l’ensemble des dimensions du problème ont bien été appréhendées, et que la diversité des points de vue a bien été prise en compte.
La RSE permet à une entreprise de transcender son activité purement économique : En agissant de façon socialement et écologiquement responsable, elle devient un acteur social qui contribue à la préservation de la planète, au développement de la société, au bien être des individus. De même, au sein de l’entreprise, il est logique de considérer que chaque salarié devienne un acteur à part entière de la stratégie et soit placé au coeur de ce projet.
Par ailleurs, pour prendre de façon énergique et audacieuse le virage du numérique, pourquoi ne pas en profiter pour s’appuyer sur une plateforme digitale d’intelligence collective ? Elle permet en effet de faire travailler simultanément des milliers d’individus, quels que soient leur métier, leur niveau hiérarchique, leur situation géographique.
Pour obtenir un rendement équivalent sans plateforme numérique, il faudrait pouvoir organiser physiquement de nombreux groupes de travail, ce qui poserait d’énormes problèmes en termes d’animation et de logistique. Cela permet de limiter l’empreinte carbone et s’inscrit donc de façon très cohérente dans la logique RSE ! Le confinement a d’ailleurs montré que l’on pouvait travailler autrement et de façon efficace en mode digital. Chacun peut participer de n’importe où et n’importe quand, en fonction de sa disponibilité, de manière synchrone et asynchrone.
L’intérêt d’une plateforme collaborative ne s’oppose pas à l’organisation d’événements physiques. Le « présentiel » est en effet irremplaçable dans sa capacité à créer des liens humains et à organiser des interactions fortes et riches entre acteurs. Les outils digitaux sont complémentaires : Ils permettent d’inscrire un projet dans la durée et “connecter” en permanence l’ensemble des contributeurs les uns avec les autres.
L’ambition, le périmètre, la gouvernance et la structure d’un projet RSE dépendent de chaque entreprise, de ses métiers, de ses modes de management et de son expérience sur les sujets à traiter. Si vous interrogez sur la bonne façon de prendre le problème, vous pouvez vous inspirer des deux démarche simples décrites ci-dessous et dont l’efficacité a été maintes fois démontrée.
Recenser les bonnes pratiques et les diffuser partout où c’est possible
L’objectif : Faire en sorte que les initiatives exemplaires en matière de RSE, qui se développent partout dans l’entreprise, parfois à bas bruit et de façon spontanée, soient connues de tous et que les meilleures d’entre elles inspirent des projets similaires, partout où c’est possible
La solution : Organiser, de façon périodique, les trophées de la RSE avec un effort de communication intense et relayé par la ligne managériale et/ou par un réseau actif d’ambassadeurs. Une plateforme digitale sera déployée pour faciliter et discipliner la démarche.
- Pour des raisons d’efficacité et de lisibilité, structurer le champ de la RSE en plusieurs domaines : Améliorer la qualité de vie au travail, renforcer l’éthique des affaires, réduire l’empreinte carbone, favoriser l’économie circulaire, éco-concevoir de nouveaux produits, évaluer les risques environnementaux, appliquer les règles RSE aux actes d’achats etc.
- Offrir à chaque thématique, un espace vitrine où sont présentés les enjeux, les objectifs de l’entreprise, les référentiels disponibles.
- Permettre à tous les porteurs de projet de décrire son projet de manière simple et attractive. Un guide permettra de faciliter la présentation de chaque projet, en le structurant par rubriques : objectif, résultats obtenus, démarche utilisée, facteurs clés de succès etc. Le recours à des visuels multimedia (photos, vidéos, schémas) sera encouragé
- Inviter tout le personnel à commenter et voter sur les meilleurs projets et leur donner la possibilité de déclarer leur intérêt à répliquer tout ou partie du projet dans son propre environnement
- Organiser une évaluation multi-critères avec des jurys d’experts ou composés de managers : capacité à contribuer aux objectifs RSE, facilité à être répliqué, niveau d’innovation, création de valeur à long terme …
- Récompenser les meilleurs projets pour les généraliser. Chaque projet exemplaire peut faire l’objet d’un kit méthodologique de déploiement
- Piloter la diffusion des bonnes pratique dans l’entreprise et mesurer les résultats
Organiser une large réflexion collective sur des thématiques innovantes
L’objectif : Identifier des solutions innovantes qui contribuent de façon significative à la politique RSE. Il s’agit ici de cibler des sujets où les compétences internes de l’entreprise sont plus limitées et sur lesquels un effort de d’exploration, d’analyse et d’expérimentation plus important est nécessaire.
La solution : Organiser une réflexion approfondie sur les sujets ciblés. Mobiliser une communauté diverse et large pour élargir les savoir faire et métisser les points de vue et les compétences. Une plateforme d’intelligence collective sera déployée pour structurer et discipliner la démarche.
- Recruter avec soin la communauté sur chaque sujet identifié. Elle peut concerner des collaborateurs internes de toutes fonction et de tout niveau : Experts métier, spécialistes de nouvelles technologies, praticiens de terrain en situation d’apporter un point de vue décalé et original etc.
- Selon les sujets et le niveau de confidentialité souhaité, élargir la communauté à des personnes externes à l’entreprise : panel de clients, partenaires de l’écosystèmes (fournisseurs innovants, startups, distributeurs, collectivités locales, universitaires etc.)
- Structurer et expliquer la démarche pour encadrer l’ensemble des acteurs et leur permettre de déboucher sur des innovations concrètes
- Organiser une première phase d’exploration et de partage pour que chacun prenne conscience des différentes facettes du problème et les intègre à sa propre réflexion
- Organiser une phase d’idéation pour recueillir l’ensemble des idées, les évaluer, les comparer et, éventuellement, les combiner
- Approfondir les meilleurs concepts à développer : analyser la faisabilité, le business model sous-jacent, les conditions de réussite, les compétences à former et mobiliser etc.
- Prototyper et expérimenter les solutions retenues
- Communiquer sur les résultats, récompenser tous les acteurs et piloter le déploiement des solutions dans l’entreprise